j' ai trouvé cet article today dans la tribune de geneve , vous les connaissez?
"Avec son frère, Alexandre Wegmuller danse sur les murs de la ville
Curieux et touristes s’arrêtent, prennent des photos, sursautent et tremblent. Lorsqu’Alexandre et son frère se déplacent le long des rues genevoises, ils ne le font pas comme tout le monde. Non pas en marchant simplement sur le trottoir, mais en escaladant les murs ou en tentant des sauts périlleux au-dessus des escaliers. Bref, en utilisant tout le matériel urbain que leur fournit la ville. Ils sont fous de parkour, ce sport de rue fondé il y a plus de dix ans par David Belle, héros du film Banlieue 13. Le but: aller d’un point à un point en utilisant tous les obstacles situés sur son chemin pour se déplacer.
Alexandre Wegmuller, 18 ans, n’avait pourtant rien d’un sportif jusqu’à la fin de son adolescence: enfant, il est un peu «enveloppé» et ne se met au football que parce que ses parents l’y poussent. Son rêve secret: devenir acrobate. Un jour, un ami fan de l’univers des fameux Yamakasi les invite, lui et son frère Christopher, à une petite balade urbaine, histoire de s’initier au parkour. «Au début, j’avais vraiment honte!», raconte-t-il. «Je ne faisais que de tout petits sauts ridicules. Puis, avec l’entraînement, je suis devenu accro. »
Toits, abribus ou préaux d’écoles
Même si sa passion semble périlleuse, Alexandre ne s’est jamais blessé malgré des atterrissages parfois risqués. Au fil des mois, il apprend peu à peu à son corps à rouler, atterrir, grimper, sauter. Sur le toit de son immeuble, dans les méandres de la gare Cornavin ou encore dans le préau d’une école du Petit-Saconnex. «Il faut connaître ton corps», explique-t-il d’une voix assurée. «Si tu tombes, t’es foutu. Tu ne fais pas un périlleux avant sur le toit d’un immeuble, avec le vide devant tes pieds, si tu n’es pas sûr de toi. Il faut y aller en douceur, sinon tu tues ton corps. » Saut du chat – les pieds passent entre les bras –, saut périlleux ou vrillé: Alexandre prépare ses acrobaties urbaines en salle de gym, plusieurs heures par semaine. Il les perfectionne aussi en accompagnant les cheerleadeuses Raising Star – un sport acrobatique dérivé des pom pom girls. «C’est un peu comme le foot, sauf que là, tu apprends à contrôler non pas la balle, mais ton corps. »
Les parents, eux, apprécient, mais craignent un peu la nouvelle passion casse-cou de leurs deux fils nés à San Diego, en Californie. D’autant plus que celle-ci les accompagne partout. Sur le chemin de l’école, au bureau – les deux frères sont en formation dans une entreprise de télécommunications – les soirs de week-end. Alexandre et Christopher ne voient effectivement pas la ville comme tout le monde: «Il y a des obstacles partout!» raconte l’aîné. «Du coup, on pratique absolument partout. Dans la rue, les couloirs, la nature. Une fois, j’ai même sauté par-dessus le bureau de mon patron. C’est du sport 24 heures sur 24. » Conséquence: le jeune homme, aujourd’hui mince comme un fil, ne sort jamais sans son pantalon de training.
Lors des premières escapades sur le toit des arrêts de bus, les relations avec la police ont été un peu tendues. «Une fois, nous avons été poursuivis par trois voitures car les agents croyaient que nous avions détruit du matériel et volé des objets. Une fois au poste, ils nous ont simplement dit que nous ne devions pas nous enfuir en les voyant. Mais aujourd’hui, ils nous connaissent bien, nous et notre sport. » De plus en plus médiatisé dernièrement avec la sortie de la suite du film Banlieue 13, le parkour est même en train de faire son nid dans les services de police et les pompiers français."